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La Neylière Maison d’accueil mariste

Musée d’Océanie

 

Nouvelle Chronique Océanienne Aout 2024 :

Ambiance en Nouvelle Calédonie au milieu du XIXe siècle

par Philippe Schneider

Au décès de James Padden en novembre 1861, le P. Montrouzier, avec d’autres notables européens a pris la parole « Il connaissait les hommes et les choses..Son coup d’œil était prompt et sûr à la fois…Sans être aveuglé sur les défauts des naturels, il savait à propos fermer les yeux ou plutôt ne les ouvrait que pour voir leurs qualités dont il tirait merveilleusement parti ». Interprétant au nom des kanaks … « le capitaine Paddon était juste avant tout. Jamais il ne nous a trompés, jamais il n’a cru que la différence de couleur dut établir des différences de droit ; il était plus que cela, il était généreux et tous nous l’aimions ». Mais qui était cet anglais ex-officier de la Royal Navy pour s’être attiré la sympathie de tribus locales,  de beaucoup d’ Européens d’Océanie et des Maristes ?

Dans les années 1840, il monte une cargaison de santal vers la Nouvelle Zélande. Cette vente lui permet de recruter 51 hommes (bûcherons colons, chinois et Maoris) qui se font attaquer dans les Iles Loyauté, sur Maré ; le capitaine perd 17 hommes, conduit les rescapés ou blessés sur l’île de Norfolk à l’est de l’Australie puis à Newcastle (Galles du sud). Par la suite, il achète au chef local sur Anatom (sud de l’actuel Vanuatu) Inyeuc pour une hache, une couverture et des perles. Le site devient un lieu de pêche, de réparation navale et de ravitaillement pour tout navire passant par là . Avec l’argent d’un commanditaire de Sydney, il peut faire venir main d’œuvre, bétail (chevaux, moutons) provisions de tout genre et charbon. Des cargaisons de santal partent de là jusqu’en Chine, car plusieurs goélettes sont  construites.

Dans ces circonstances, trouvent refuge là des pères maristes, des rescapés : leur tentative missionnaire sur Balade s’est terminée tragiquement. C’était en mai 1848 ; en juillet arrivent un pasteur protestant et sa famille ils ne s’entendent pas avec le maitre des lieux, qui continue de porter assistance aux Maristes.

Atteint de fièvres, J. Paddon cherche un site moins dangereux sur Tanna (sud Vanuatu actuel)en 1852, un comptoir est aussi ouvert sur Erromango plus au nord comme il l’a fait sur  l’île desPins, au sud de la Nouvelle Calédonie, dès  1846. Après installation de comptoir là, avec l’accord du chef de la tribu Gambwa, le redoutable Kwindo, est achetée l’ile Nou moyennant des étoffes et du tabac.

Le développement de ce site attire les administrateurs français : ils quittent l’île des Pins pour s’installer face à l’île Nou, ce sera la future ville de Nouméa, pour l’instant elle s’appelle Port-de-France.

James Paddon fait du commerce avec les îles du sud Pacifique, donc avec l’Australie, la Nouvelle Zélande, mais il favorise plutôt les Français, s’appuie sur les bonnes relations entre Maristes et Kanaks. Ainsi sont créés 11 sites néocalédoniens où sont édifiés port, hangar de stockage et habitation fort sommaire. Des Européens sont invités à s’installer, avec du bétail ; partent de ces comptoirs huile, bêches de mer, produits du requin (aileron, peau, foie) recherchés en particulier par les Chinois. Près de ces comptoirs s’installent des indigènes, ils sont pêcheurs de bêches de mer, bûcherons, animateurs du troc  ; les holothuries sont cuites, séchées et chargées dans une vingtaine de navires. Paddon fournit les marmites, fixe la taille du produit pour ne pas épuiser la ressource par des prises de trop petits spécimens.

Avant de mourir en novembre 1861, James Paddon a revendu l’île Nou à la France, s’installe à Païta et devient gentleman farmer… Un mausolée à Païta est érigé. Huit neveux venus de Portmouth liquident l’entreprise.

Pour le GAMO , Philippe Schneider, Aout 2024

 

> Présentation audio du Musée d’Océanie sur RCF Radio, par Didier Rodriguez,

cliquez ci-après :

> Lien ancien site d’actualités du GAMO (dernière mise à jour le 29/07/2023) : https://www.musee-oceanie.fr

Quatre salles d’exposition plongent le visiteur au cœur de l’Océanie, invitant au voyage et à la découverte des îles, des coutumes, des cultures, des paysages, des langages, des modes de vie…

Outils, instruments de musique, armes, bijoux, tissus, vêtements, monnaies, pirogues, masques… sont exposés.

Une visite guidée est proposée par le GAMO (Groupe d’Animation du Musée d’Océanie) chaque dimanche à 15h ou sur réservation (au moins une semaine à l’avance).

P.A.F.
Adultes : 3,00 €
Enfants : 2 €

www.musee-oceanie.fr
contact@musee-oceanie.fr